Back en 2013…

Je donne déjà des formations à distance avec certains clients depuis un petit moment. Mes premières sessions mixtes, mélange de présentiel et de distanciel, datent de 2013. À l’époque j’avais un client, Learning Tree, qui permettait à certains de ces clients de suivre une formation professionnelle, en restant chez eux, ou depuis leur bureau. Il y avait une infrastructure de malade qui avait été déployée pour ça, avec micro sans fil, plusieurs caméras, des micros d’ambiance, et un écran avec stylet pour faire des schémas et explications !

Ça marchait pas mal, mais ce n’était vraiment pas simple à mettre en œuvre. Depuis j’ai arrêté de travailler avec eux, mais j’ai pu participer à quelques autres expérimentations du même genre. Qui étaient plus du bricolage qu’autre chose au final. La solution de Learning Tree était vraiment sympa à utiliser.

Le confinement version 1

Et ce printemps arrive le SARS-COV2, le confinement, et les annulations en cascades. Il est en effet inenvisageable de réunir dans une petite pièce un groupe d’une dizaine de personnes qui viennent de toute la France ou de plus loin. Enfermé à la maison, on est tous à chercher comment construire quelque-chose de pérenne pour « l’après » confinement. Comme je faisais régulièrement des vidéos sur YouTube, j’ai donc décidé de mettre le paquet là dessus. J’ai aussi eu peur que mes clients m’oublient, qu’ils ne se relèvent pas. J’ai voulu devenir plus visible auprès du public, de potentiels clients, de potentielles personnes intéressées par mon boulot. Alors j’ai expérimenté.

Après quelques tâtonnements, j’ai organisé une demie journée de présentation autour de Linux sur Twitch et YouTube en parallèle. Ça a été laborieux, un son potable, mais sans plus, une image de webcam. Mais une trentaine de personnes ont suivi la présentation du début à la fin.

Devant l’allongement du confinement, j’ai donc décidé de devenir de plus en plus régulier sur Twitch. Avec un direct chaque Mercredi soir.

Et toujours devant l’allongement du confinement, mon plus gros client, Orsys, a commencé à mettre en place des sessions de formation à distance. Heureusement, les cours donnés sont des cours que je connais bien, et que je donne depuis des années. Ma (toute) petite expérience de directs sur twitch va alors m’être d’une aide incroyable pour être à l’aise devant les partages d’écrans, dans le rythme à donner pour ne pas s’épuiser, ni épuiser les apprenants. L’installation que j’avais mise en place au début du confinement commence à prendre un vrai sens.

Même si le déconfinement entre en scène, les sessions à distance continuent d’avoir lieu, en complément de sessions en présentiel.

L’été se passe, un peu stressant, je suis convaincu qu’on passera le mois de septembre enfermés dans nos logements, à revivre le mois de mars.

La visibilité

 

Et durant l’été, une surprise arrive. Ma présence régulière sur Twitch, une ou deux vidéos par semaine sur la chaîne YouTube aidant, le responsable des programmes d’une école, Sup De Vinci, me contacte. Il m’a vu expliquer, vulgariser. Il connait le monde de Twitch et de YouTube pour l’avoir expérimenté lui aussi pendant le premier confinement. Et il aimerait qu’on bosse ensemble dès la rentrée qui aura lieu… dans quelques semaines ! Les sujets seront un peu différents de ce que j’ai l’habitude de donner, puisqu’on parle cette fois de mon expérience sur les réseaux sociaux, sur la construction d’une visibilité, d’une communauté. Ça me donne envie, parler des 1000 true fans, de parler du concept d’impression des marketeux. Ça me donne envie d’essayer de faire quelque chose d’un peu différent et nouveau. Et surtout… surtout si un nouveau confinement arrive, ils sont prêt. Les cours auront quand même lieu. Pour moi, c’est une garantie de revenus, et vu les chiffres du premier semestre, c’est vraiment important !

Au milieu d’un planning de formations prévues avec Orsys, j’arrive à caser quelques jours pour Sup De Vinci. Une journée sur l’innovation et l’histoire de l’informatique ici. Et surtout, une semaine entière autour de la Blockchain avec des Masters. Un peu stressant, mais ça promet d’être vraiment très très intéressant.

Confinement V2.0

Le 29 Octobre, les chiffres de contamination du virus  sont très mauvais. Le gouvernement annonce un second confinement, qui finalement arrive nettement plus tard que ce que je redoutais.

Les sessions en présentiel basculent à distance. Je commence à être rôdé. Mais avec Sup De Vinci, une idée a germé. Twitch. Ils avaient donné des formations sur twitch lors du premier confinement (mais je ne les ai pas vues). Et on se dit que la première journée sur l’innovation et l’histoire de l’informatique se déroulera sur Twitch. Une journée isolée est intéressante à faire.

La semaine autour de la Blockchain aura elle aussi lieu sur Twitch. C’est assez angoissant, je ne suis pas dans ma zone de confort. Je connais le sujet que je veux aborder, mais pas aussi bien que Linux. Je ne connais pas le niveau des élèves. Je ne connais pas mon rythme avec des étudiants. Je vais parler en direct, pour un cours, qui pourra être regardé par beaucoup de monde potentiellement… Oui j’ai le trac.

La semaine sur Twitch

Alors, la seconde journée vient de se terminer. Il reste encore 3 jours… Mais que d’expériences emmagasinées ! Je comprends tellement mieux l’importance du rythme à distance. Je confirme ma volonté de vouloir souvent investir pour que mes formations se passent sans frictions niveau matériel. Et je commence à voir ce que je dois changer. Les deux jours se sont très très bien passés, les élèves sont ravis, et visiblement, il y a du monde qui vient regarder le stream sur twitch, des gens que je connais, mais aussi une grande partie d’inconnus, silencieux et discrets.

Et j’ai déjà des choses à dire sur l’organisation de cette session. J’écrirai sur la partie technique (oh combien importante) dans un prochain article.

Les enseignements

Les élèves de l’école

Tout d’abord, ma priorité est de pouvoir répondre aux attentes des élèves de l’école. J’ai donc supprimé le tchat Twitch de mon écran. D’habitude on le voit affiché dans le coin inférieur droit de mes sessions Twitch, là…il a disparu. Je suis sur une session Teams avec les élèves qui suivent le cours. Teams est là pour qu’on ait un lien. Ils peuvent intervenir à tout moment, que ce soit par tchat ou en parlant. Je veux qu’ils puissent poser n’importe quelle question à n’importe quel moment, qu’ils en soient libre. Mais poser une question dans un groupe, ou même en direct sur Internet, c’est pas forcément facile. Je les ai donc encouragé de  me poser directement les questions en message privé sur Teams si ils veulent être discrets et qu’on ne sache pas qu’ils ont posé une question. Le regard des autres peut être un inhibiteur puissant.

J’ai constamment également le tchat de Twitch sous les yeux, car il y a des questions très pertinentes qui arrivent de temps en temps.

Ensuite, je veux leur retour. Même si c’est génial de pouvoir diffuser gratuitement ce contenu à n’importe qui d’intéressé, les élèves de l’école ont quand même toute mon attention. J’ai donc organisé, après avoir coupé Twitch, un petit échange audio avec le groupe sur Teams après chaque demi-journée. Je passe au moins une à deux minutes à donner la parole à chacun d’eux, tour à tour. Pour répondre simplement à deux questions. « Comment avez-vous trouvé la demie journée ? » Fatigante, compliquée, fun, … tout est ouvert pour eux. Et une seconde question « Au niveau logistique, avez vous des commentaire, sur Twitch, sur le déroulé ? ».

Les réponses sont vraiment intéressantes, et très constructives. Mais si je retiens des points généraux qui peuvent s’appliquer à tout le monde. Le fait que des inconnus, ou des spectateurs posent des questions sur Twitch leur a beaucoup plu. Ils ont apprécié de voir des interrogations auxquelles ils n’ont pas pensé, ça les a parfois fait réagir, et rebondir dessus. Et ça a créé une vraie émulation un dynamisme. Je ne m’attendais pas à autant d’entrain. Il y a une vraie valeur ajoutée à avoir ce public.

Ensuite, j’ai ajouté des pages à ma présentation, en direct. Dans l’idée de construire le raisonnement avec eux, étape par étape, et surtout en adéquation avec leurs questions. Et ça… ça a été un vrai plus ! Je retiens ce points. Je referai ça dans d’autres contextes.

Et puis Twitch. C’est motivant. L’image, la lumière est plus jolie qu’une bête webcam. Il y a un coté ludique aussi. Ça leur donne envie, de suivre, de participer, de rester. Pourtant le sujet est technique, pas simple à appréhender. Mais beaucoup d’entre eux ont vraiment insisté sur le fait que d’être sur Twitch les a aidé à ne pas décrocher.

Le rythme

On avait 3h30 de cours le matin, et 3h30 de cours l’après midi. Il faut utiliser ce temps de façon astucieuse. Si on part du principe que les élèves vont suivre et être attentif de 9h à 12h30, si on suppose qu’on va être clair plus de 45 minutes face à un écran… on part dans le mur. La fatigue arrive vite sur écran, plus vite qu’en présentiel. Le rythme choisi a donc été de faire une pause de 10 minutes toutes les heures. Oui toutes, les heures, ça passe vite. Mais ça rend la journée beaucoup plus digeste et surtout, beaucoup plus productive. J’avais expérimenté et comparé ce rythme avec des formations Orsys, et je pense aujourd’hui que c’est le bon format.

Et la suite ?

Le cours continue demain, jeudi et vendredi (j’écris ce message mardi 24 Novembre au soir). La suite de la semaine promet d’être un peu différente puisque j’ai prévu de les faire travailler de leur coté pendant quelques heures.

Je compte écrire un autre article sur le coté technique de l’aventure, car j’ai beaucoup de choses à dire.